Journée nationale du Talibé: quand mendier devient indispensable!

Les dernières statistiques sont effarantes. En 2010 L’ONG Human Rights Watch estimait les talibés à cinquante mille (50 000). Et en 2014  54 837 talibés sont recensés à Dakar dont trente mille (30.000) enfants mendiants selon une étude la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes.

La mendicité comme une métastase se propage à d’autres parties du corps de la société. Ces talibés mendiants en haillons et pieds nus, on les voit partout dans les rues des villes du Sénégal, mais Dakar reste l’eldorado qui accueille ces mendiants talibés des autres régions et même de ceux de la sous région.

Ils sont âgés généralement de trois (3) à 14 ans.et  vivent loin du cocon familial à mendier dans les rues et exposés à tout danger. Une problématique qui bute  sur un statu quo total. Des parents irresponsables  se débarrassent d’un fardeau jugé trop lourd, des marabouts sans scrupules qui exploitent les enfants. Même les « bons samaritains » qui donnent des offrandes aux talibés s’acquittent par la même occasion de leurs devoirs de musulman voire même des offrandes recommandées par leur marabout afin de chasser les mauvais esprits.

L’Etat, le grand responsable, tente lui  de montrer sa bonne volonté en signant et ratifiant tous les textes proposés par les organisations internationales et les ONG, tout en se gardant bien de les appliquer. L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade avait tenté  de rendre illégale la mendicité en ville. Mais la loi fut si mal accueillie par les autorités religieuses et la population que la législation fut retirée moins de trois mois après sa mise en application.
En 2013 l’incendie à la Médina qui avait coûté la vie à 9 talibés avait permis au président Macky Sall de prendre des mesures. Il avait annoncé que «les daaras qui ne répondaient  pas aux normes seront fermés».
Une indignation qui n’a duré que le temps d’une rose. Et ces mesures sont restées lettres mortes. Les mêmes faits ayant occasionné ce drame qui persiste encore. Il suffit de faire un tour en ville pour se rendre compte que le phénomène des enfants talibés est loin de connaitre son épilogue.

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