Journée de la presse: Les photojournalistes réclament plus de considération dans les rédactions

Place du reporter photographe : peut mieux faire
Le panel sur la place des photojournalistes dans la vie des médias, tenu ce mardi à la Maison de la presse, à Dakar, a permis de constater que cette corporation ne jouit pas toujours de toute la considération qu’elle mérite dans la presse.

Certains panélistes ainsi que des intervenants lors des débats estiment en effet que les reporters photographes ne bénéficient pas souvent du même traitement que celui réservé aux journalistes.

Selon Amadou Bâ, auteur d’un mémoire sur les photojournalistes au Sénégal, « ces derniers ne sont pas considérés comme des journalistes à part entière ».

L’exemple le plus patent, c’est que 70 % des photojournalistes n’ont ni statut ni contrat, indique-t-il.

Ce fait a aussi été relevé par des professionnels du métier, comme Gora Ndiaye, qui estime que le reporter photographe est un peu à l’image de l’aiguille, rangée dans les tiroirs après son utilisation, sans autre forme de procès.

Pour le journaliste Amadou Bâ, ce manque de considération s’explique par deux choses. Il y a d’abord « le faible niveau d’études » des photojournalistes qui, le plus souvent, n’ont pas subi de formation.

En effet, mise à part le CESTI, les autres structures de formation comme le Média Centre et le Centre Bopp n’assurent plus de formation.

Si l’on y ajoute le défaut de formation académique, on comprend alors le « manque de considération » qui peut jaillir de cette situation, analyse le journaliste. Dès lors, il n’est donc pas étonnant de voir souvent des photos non signées dans les pages des journaux ou sur les sites Internet.

Mais cette sous-valorisation du photojournaliste n’est pas une spécificité du Sénégal, car selon Jean Claude Courtausse du journal français Le Monde, en France aussi, le photographe est le « parent pauvre » de la presse.

Les financiers ayant pris le pouvoir dans les médias, les préoccupations sont devenues moindres quant à la qualité de l’information.

Pourtant, estime Abdoul Aziz Bathily, formateur en photographie au CESTI, il convient de donner toute son importance au reporter photographe. Selon lui, il est même nécessaire pour chaque organe d’en avoir plusieurs.

Cela étant, le photojournaliste ne doit pas perdre de vue un certain nombre d’exigences, sans le respect desquelles, il ne risque de ne pas jouer véritablement le rôle qui est le sien.

Pour Selle Seck, enseignant au CESTI, il est même presque saugrenu de poser la question de savoir si le ce dernier peut être traité au même pied que le journaliste, car ne faisant autre chose que cet « historien du présent ».

De fait, il doit être, dit-il, « rétabli dans sa dignité de journaliste », « astreint » qu’il est comme lui « au même devoir ». Ce faisant, « il doit avoir une conduite éthique et respecter la déontologie ».

Aps

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