JO-2016/Judo:en Mongolie, il y a Dieu et Naidan

Sa photo est posée à côté de celle de Dieu dans les maisons en Mongolie: Naidan est bien plus qu’un grand champion de judo, il est le symbole de paix de tout un pays, et joue ses 3es JO à Rio.

Le 14 août 2008, Tuvshinbayar Naidan (-100 kg) décroche la médaille d’or aux Jeux de Pékin, soit le premier titre de l’Histoire des Jeux pour la Mongolie, depuis son entrée en 1964.

“Tout le monde connaît Naidan. Des gens ont mis sa photo à côté de celle de Dieu dans leur maison. Les Mongols ont rêvé durant 100 ans de la médaille olympique. Et il l’a fait”, raconte à l’AFP Mashbat Bukhbat, le secrétaire général de la Fédération mongole, de passage à Paris.

Ce graal a eu des répercussions bien au-delà de la sphère sportive.

Naidan a été sacré un mois après des violences post-électorales ayant fait cinq morts et choqué le pays, plongé en état d’urgence.

“Beaucoup de gens sont morts ou ont été blessés. Naidan a remporté la première médaille d’or olympique et après ça les deux partis ont trouvé un accord de coalition”, se souvient Bukhbat.

“Il y a eu la paix, les gens ont connu la joie. Naidan et le judo ont accompli ça. Ca a été une partie très importante de l’histoire de la Mongolie, le judo a joué un rôle très important pour apporter la paix et l’unité”, assure le responsable de la Fédération.

Naidan, lui, n’a pas pris la mesure de ce qu’il avait accompli.

“En gagnant, je n’avais pas imaginé que j’allais changer le cours de la politique, de la vie de tous les Mongols”, dit-il encore surpris.

A 34 ans, il s’entraîne toujours autant malgré son statut très particulier dans son pays alors qu’il a reçu tous les honneurs et les plus grandes distinctions.

Ce puissant gabarit a toujours le regard pétillant. Il adore jouer comme un gamin, même quand il s’entraîne à l’université Paris-Diderot avec le Français Benoît Campargue, mentor de la légende française Teddy Riner. Il a débuté le judo parce qu’il aimait soulever les gens!

“C’est quelqu’un de très gentil et simple, il ne s’est jamais comporté comme la grande star qu’il est. Il travaille très dur, il travaille aussi pour son père et sa mère”, souligne Bukhbat.

Père de 4 enfants, 2 filles et 2 garçons, Naidan n’en a pas fini avec le judo et participe à ses derniers Jeux à Rio.

Après avoir accroché l’argent en 2012, il aimerait bien retrouver l’or, jeudi, avant de continuer à promouvoir le judo en Mongolie où la lutte est le sport national.

Naidan reste cependant attaché à sa première médaille d’or, qu’il garde comme un bien précieux. “Elle est cachée chez moi et je ne vous dirai pas où elle est!”, lance-t-il avec malice.

Afrique360 via AFP

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