Guinée Bissau : L’ex-président Kumba Yala meurt d’une crise cardiaque

On le surnommait l’homme au bonnet rouge. Kumba Yala ne passait pas inaperçu avec son couvre-chef en laine rouge, mais ce que certains voulaient voir comme un signe d’originalité, signifiait au contraire une marque d’appartenance à son groupe ethnique les Balantes, ethnie majoritaire du pays.

Membre dans un premier temps du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) créé par Amilcar Cabral, Kumba Yala avait fondé le Parti pour la rénovation sociale (PRS) en 1992. Il a été élu, huit ans plus tard, président de Guinée-Bissau. Un poste qu’il n’a occupé que trois années, puisqu’il en a été chassé en septembre 2003 par l’armée.

Une présidence catastrophique

Ces trois années passées à la tête de la Guinée-Bissau restent comme des années désastreuses : salaires non payés, limogeages de ministres, Assemblée nationale suspendue, départ des bailleurs. Mais malgré ce bilan catastrophique, Kumba Yala est aimé de son peuple. Ce professeur de philosophie qui parle couramment, le portugais, l’espagnol, l’anglais et le français restera comme un grand acteur du multipartisme dans un pays dominé jusqu’à la fin des années 90 par le parti Etat le PAIGC.

En 2012, il s’est une nouvelle fois lancé dans la course à la présidentielle après la mort du président en exercice Malam Bacai Sanha. Au premier tour, le 18 mars, Kumba Yala remporte plus de 23 % des suffrages et se qualifie alors pour un second tour face au favori de l’élection Carlos Gomez Junior (PAIGC), arrivé en tête avec plus de 48 % des voix. Un deuxième tour de scrutin qui n’aura finalement jamais lieu, puisqu’il sera reporté, puis annulé, suite à un nouveau coup d’Etat militaire.

Retrait de la vie politique

Pour la nouvelle élection qui doit se tenir dans quelques semaines, Kumba Yala avait un temps annoncé sa candidature avant de se retirer de la vie politique en janvier dernier. La nouvelle de son décès a pris de court tous les Bissau-Guinéens. Kumba Yala est mort dans sa résidence privée des suites d’un arrêt cardiaque, selon sa famille, vers deux heures. Sa dépouille se trouve en ce moment même à la morgue de l’hôpital militaire situé dans la périphérie nord de Bissau.

Un Conseil de ministres extraordinaire est convoqué ce vendredi matin à 9 heures à l’issue duquel l’annonce du décès sera faite officiellement, de même que les suites à donner à l’évènement.

Rfi.fr

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