Fatou Sène, la femme qui a fait sauter Aida Mbodj

Les relations heurtées entre son père et Pierre Senghor

Le sang ne ment pas. A Bambey, la plupart des personnes du 3ème âge rencontrées ne sont pas surprises par l’acte posé par Fatou Sène et qui a coûté à Aïda Mbodj son mandat de conseillère départementale et par conséquent, de présidente de ladite collectivité. C’est que la tombeuse de la responsable libérale, qui n’a goûté à l’appétit politique qu’en 2010, peut avoir été inspirée, par ce croc-en-jambe, par son papa qui avait eu des relations très heurtées avec le puissant Pierre Senghor, maire de Bambey et grand-frère du premier président de la République qui faisait et défaisait des carrières. Agée de 41 ans, peau noire qui rappelle ses origines sérères, Mme Badiane, Fatou Sène à l’état civil, est décrite par ceux qui la connaissent comme une personne «simple, serviable et véridique».

Marie Madeleine Gomis, amie de la conseillère municipale, témoigne : «C’est une personne humble, naturelle, qui ne se voile pas la face. Je ne suis pas du tout surprise de son initiative. Elle a cette caractéristique qui veut qu’elle n’aime pas l’injustice.» Et l’«injustice», pour la fille de Codou Diop et de Cheikh Sène, c’est le cumul de trois mandats par Aïda Mbodj. La conseillère municipale apériste a donc saisi le ministère de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire par correspondance en date du 8 mars 2016. C’est sur cette base que Abdoulaye Diouf Sarr a demandé au préfet du département de Bambey de «faire respecter les dispositions des articles premier et 3 de la loi organique n° 96-11 du 22 mars 1996, relative à la limitation du cumul des mandats électifs et de certaines fonctions».

«Moi instrumentalisée ?»

Disciple mouride, taille moyenne (1 mètre 74), elle n’est nullement ébranlée par la clameur populaire et tout ce qui se dit sur son attitude : «Je reste zen. Sans stress. Si c’était à refaire, je le referais.» Mais la matrone de formation a-t-elle fait accoucher la destitution de Aïda Mbodj après une longue gésine politique ? «Personne n’est derrière moi. Moi instrumentalisée ? Ceux qui le disent ne me connaissent pas. Je suis talibé de Serigne Touba et Serigne Touba n’aime que la vérité. Je n’avais pas introduit le recours très tôt parce que je n’en avais pas jugé l’opportunité», dit-elle. C’est que l’on n’a pas besoin de diplômes pour les coups politiques. «J’ai arrêté les études à la classe des guerriers», dit-elle. C’est en général au cours d’initiation.

L’Apr, son premier parti politique

Cette responsable départementale des femmes de l’Alliance pour la République de Bambey n’a connu qu’une seule formation politique. «J’ai commencé à militer à l’Apr. C’est El Hadji Kane qui était venu me voir pour me parler de cette formation politique qui venait de naître. Il m’a convaincue dès le premier jour. J’ai trouvé dans le parti El Hadji Kane, Mousta­pha Ngom, Mamadou Arona Hanne et Maïmouna Diallo. C’est le 21 mai 2011 que nous avons reçu ici, devant la maison de mon père, l’actuel président de la République.» Elle a exercé son métier d’accoucheuse «pendant 5 années, de 1995 à 2000». Elle ajoute : «J’ai servi à Thieppe, un village situé dans l’arrondissement de Baba Garage. Après, je suis partie chez Moustapha Ndiaye avant d’aller en Tunisie. Plus tard, je voyageais en Mauritanie, en Gambie et au Mali pour acheter des marchandises et les revendre suivant ainsi les traces de mon père et de ma maman qui vendaient au marché.»

«Je me suis assagie»

Proche du ministre Mor Ngom, Fatou Sène qui était «belliqueuse» dit s’être «assagie» avec l’âge. Cette fille de l’ancien représentant des différents khalifes généraux mourides à Bambey est crayonnée par sa cousine Mbayang Sakho comme une «gentille dame qui raffole de thiébou ketiakh». Bara Ngom confie : «Elle entretient de bons rapports avec tout le monde. Elle aime partager. Elle ne se fâche pas très vide. Elle est véridique. Elle sait bien ce qu’elle a fait parce qu’elle est conseillère municipale. Elle n’est pas influençable.» La «franchise» fait partie des «défauts» de Fatou Sène. «Elle dit ce qu’elle pense. Ne vous hasardez pas à dire du mal de quelqu’un devant elle», avertit un proche.
Alors, le sort de Aïda Mbodj est scellé par la tutelle, en attendant le résultat du recours de la députée libérale devant la Cour suprême. Fatou Sène dit avoir fait ce qu’elle devait faire sans regret et applaudit que certains de ses camarades de parti subissent aussi la loi. «Je suis très satisfaite du soutien de tous bords. Le fait que d’autres responsables de l’Apr soient enlevés, c’est une bonne chose parce que le Président ne doit pas faire du favoritisme», dit-elle.

Le Quotidien

5 COMMENTAIRES
  • methhhhhhhhh

    yaw ap seytan ga rk

  • zéro séral

    héééé elle n’a fait que son devoir. Au Sénégal certaines lois sont rangées dans les tirroirs; ce qui est anormal. Fatou est une battante bayam mo dorone pièrre senghor. Nous sommes fier d’elle. kou mer bokko

  • abg

    Fa en tant que frre de sang et ami je te conseille de bien te mfier tu as tout l’avenir devant toi.boula dara bol ak wa bambey bou politique takh gnou deukeul la fo deukoul.yaw danga tde dmbe donc lo meuneti def na and ak sincrit ngueum ngueum dtermination ak yar surtout.merci et bonne continuation

  • goum

    Bon courage ma petite soeur adore nite kou bakh nga t am yar tek si beug prsident macky sall bonne continuation

  • babs

    dans un pays normal aux valeurs morales intactes. on ne ferait pas d’article sur elle. soyons sérieux. la dénonciation dans ces circonstances là, n’est bien qu’au Sénégal. qu’elle aille se cacher.

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