Enquête : Lesbiennes, gays et prostituées, maîtres des sites de chat

Lieux par excellence d’expression et d’expansion de l’homosexualité, de la prostitution, les sites de chat accueillent au quotidien, nombre de jeune filles et garçons sénégalais. La débauche qui s’est emparée de ces lieux de discussion, est tout simplement alarmante.

Le lesbianisme, la prostitution et la pédérastie, dédaignés et vomis par la société sénégalaise, semblent trouver un créneau poreux à leur expression et à leur expansion : les sites de chat. En effet, nos mœurs et notre tradition islamique, s’étant hermétiquement fermés à l’homosexualité et à la prostitution, le net s’est, lui, royalement ouvert à ces pratiques de déviance sexuelle. La toile est devenue le terreau fertile à la libre expression de cette forme de sexualité bannie par l’islam et la religion chrétienne. Ces sites de chat vers lesquels de nombreux sénégalais se retrouvent au quotidien, pour discuter, trouver l’âme sœur, ou un partenaire sexuel, sont truffés de lesbiennes et de gays.

Une incursion anonyme sur plusieurs sites de ce genre, dont «Drag.. », «Chat.cherie.. », tantôt sous un pseudonyme féminin, tantôt sous un prête-nom masculin, nous a permis de mesurer l’ampleur du phénomène. Ici, c’est surtout l’attitude des lesbiennes qui frappe. En effet, ces filles qui viennent chercher un autre partenaire féminin, cachées derrière un pseudonyme, affichent très clairement leur orientation sexuelle et dissuadent toute personne de sexe masculine de leur adresser la parole : «Lesbienne. Mec je bloque !»

L’anonymat aidant, la pudeur et la peur du rejet semble déserter les sites de chat. «C’est plus facile de trouver ici les personnes qui cherchent la même chose que nous ici», renseigne une fille lesbienne cachée sous le pseudonyme ‘‘Sweety’’, qui a bien voulu révéler les raisons de sa présence sur un chat que nous avons visité. Quand les lesbiennes jettent leur dévolu sur les pseudos féminins, les gays quant à eux portent leur choix sur les pseudonymes masculins. Et les propositions peuvent aller d’une simple Visio sur Skype, à des rencontres réelles. «T’a Skype, on se fait une petite gâterie ?» nous lance une internaute alors que nous nous étions cachés derrière un pseudonyme féminin.

Racolage sur le net

Et ce ne sont pas que les lesbiennes et gays qui pullulent sur les sites de chat. Des prostituées, il y en a à la pelle. En effet, ces dernières ont, depuis quelques temps, étendu leur business sur la toile. Téméraires et très entreprenantes, elles affichent clairement sur leurs profils qu’elles vendent de la chair avec des mots très crus. Pseudonymes lubriques, descriptions obscènes de leur physique et de leur savoir faire sexuel, elles joignent même à leurs pseudonymes, leurs contacts téléphoniques. Ce qui facilite l’attraction de la clientèle qu’elles reçoivent à domicile.

ETUDE DE «PEW RESEARCH»

68% des sénégalais jugent l’homosexualité «inacceptable», 3% la trouvent «acceptable»…

Dans une étude récemment réalisée dans 40 pays du monde entier par l’institut de recherche américain, «Pew Research», la perception qu’ont les sénégalais de l’homosexualité a été mesurée. En effet, cette enquête sur la moralité a pu révéler que  les sénégalais à 68%, estiment que «l’homosexualité est inacceptable». Quand même, 3% des enquêtés estiment que cette orientation sexuelle bannie par nos mœurs est « acceptable » là où les 26% autres ont jugé que ce «n’est pas une question morale». Ainsi, le Sénégal est à la 16ème place d’un classement dominé par le Ghana où 98% estiment que l’homosexualité est inacceptable, la Jordanie où 95% qualifient cette forme de sexualité inacceptable et l’Egypte où 95 % partagent cette opinion.

Fatou Diop Sall, sociologue : «Pourquoi  certains jeunes sont tentés ou attirés par des aventures comme l’homosexualité»

La ruée des lesbiennes, gays et prostituées sur les sites de chat, un phénomène qui s’est installé sur la toile, a été analysée par la sociologue Mme Fatou Diop Sall. De son avis, l’une des causes est «cette espèce de façade, donc la discrétion apportée par le Net, où l’on a juste un écran en face ; pensant qu’on ne peut pas être identifié, ce qui est faux !». Aussi, analyse la sociologue, «certains jeunes sont tentés par l’aventure et d’autres formes de sexualité comme l’homosexualité ou attirés vers cela». Cependant, souligne-t-elle, «il s’agit d’une pratique marginale, même si elle est plus visible et apparemment en progression». La sociologue souligne aussi que le phénomène est surtout facilité par le faible coût et l’accès facile aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans le cyber centres équipés de «webcams».

Et ce qui est encore plus grave, de son avis, c’est la prostitution qui se fait sur ces sites de chat. Ce qui peut s’accompagner d’un trafic d’êtres humains. «Le phénomène des sites de rencontres participe également au développement de la prostitution, et même le trafic d’êtres humains. Ce qui est un phénomène grave, mais grandissant. Il y a une grande cybercriminalité sur laquelle il faut attirer l’attention des jeunes!», diagnostique  Mme Sall. «Il semble que les sites de chat sont de plus en plus envahis par des jeunes filles ou des hommes qui cherchent des contacts ou même des partenaires sexuels, hommes ou femmes. Pourquoi ? D’abord, parce que l’Internet s’insère depuis une dizaine d’années dans un contexte familial lui-même en mouvement. La précocité des relations sexuelles et leur pratique en dehors du mariage, la diminution du nombre de mariages et l’âge de plus en plus tardif, l’augmentation du nombre de divorces, le développement de l’union libre, le partage des tâches et la répartition des rôles parentaux ont entraîné des transformations dans les familles sénégalaises. Dans la famille postmoderne, chaque membre tend à s’autonomiser, à s’individualiser», analyse la sociologue.

Actes contre nature : Ce qu’en dit la loi

L’homosexualité ou le lesbianisme sont réprimés au Sénégal sous le vocable d’actes contre-nature. L’article 319 du Code pénal sénégalais dispose en son alinéa 3 qui reprend la loi no 66-16 du 12 février 1966, que «sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 de francs Cfa, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe». «Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé», ajoute cet article. Une manière de dissuader ceux qui s’adonnent à cette pratique bannie par la loi, la religion et nos mœurs.

seneweb

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