En France, le “gouvernement des irréprochables” aura tenu un mois

Touchés par des affaires, quatre ministres ont déjà annoncé qu’ils ne feront pas partie du prochain gouvernement d’Édouard Philippe. La moralisation de la vie politique française sera tout sauf simple pour Emmanuel Macron, souligne la presse étrangère.
Après Richard Ferrand lundi, Sylvie Goulard mardi, ce sont Marielle de Sarnez et surtout François Bayrou qui ont annoncé, ce mercredi 21 juin, qu’ils ne feraient pas partie du prochain gouvernement d’Édouard Philippe. Si des explications officielles ne seront données que lors d’une conférence de presse à 17 heures, c’est vraisemblablement l’affaire des assistants parlementaires européens du Modem qui a poussé les deux ministres hors du gouvernement.

“Encore un qui mord la poussière” (“Another one bites the dust”), attaque le Financial Times ce mercredi matin en évoquant le départ de François Bayrou. Pour le quotidien britannique, ces démissions en cascade “constituent une gêne pour M. Macron, qui a promis de nettoyer la politique française après une série de lourds scandales sur le financement des partis et le népotisme”.

Un gouvernement déjà “décapité”

C’en est donc fini du “gouvernement des irréprochables”, comme le note le quotidien espagnol El País, soulignant que celui-ci aura tenu “à peine un mois”. “En clair, et même si les ministres n’avaient pas encore pris toutes leurs marques en raison de la campagne pour les législatives, le premier gouvernement du quinquennat Macron est décapité”, résume le journal suisse Le Temps. Avec le départ du ministre de la Justice, “le mini-remaniement attendu aura débouché sur un maxi-bouleversement”, estime le quotidien de Lausanne.

“Ce qui devait être une formalité technique consistant à renommer les ministres se transforme en casse-tête pour Macron en raison des soupçons pesant sur ses ministres”, avance Politico. “Ces allégations ne correspondent pas aux promesses faites par le président de ‘moraliser’ la politique française”, enchérit le site d’information basé à Bruxelles.

Outre-Manche, The Guardian rappelle que “Macron avait insisté sur l’obligation pour ses ministres d’être moralement irréprochables : on l’a surnommé Jupiter, le dieu romain tout-puissant incarnant le sens de la morale et l’obligation de se comporter correctement”. Le quotidien britannique se souvient également des “tensions évidentes” entre Macron et Bayrou après le succès de la présidentielle :
« À l’époque, Bayrou semblait avoir remporté le duel, obtenant plusieurs ministères importants pour son parti, dont le sien, à la justice. Mercredi, Macron a montré sans trembler qui était le patron.”

Avec courrierinternational.com

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