Diplomatie : Allô Vladimir, c’est Donald…

Le nouveau président américain s’apprête à passer plusieurs coups de fil à ses homologues à travers le monde, dont François Hollande et Angela Merkel. Mais c’est son rendez-vous téléphonique avec le maître du Kremlin qui suscite le plus de commentaires.

La semaine politique, ponctuée d’autant de coups d’éclat et de déclarations intempestives, du nouveau président américain, touche à sa fin. Maintenant, place à la diplomatie.

Après avoir accueilli vendredi 27 janvier, la Premier ministre britannique, Theresa May, Donald Trump devrait s’entretenir par téléphone samedi avec le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre japonais Shinzo Abe (qu’il avait reçu à New York le 18 novembre en sa qualité encore de “président élu”), le Premier ministre australien Malcolm Turnbull, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.

De tous ces rendez-vous téléphoniques, celui avec le maître du Kremlin est certainement le plus chargé d’attentes et de spéculations. Sera-t-il l’occasion pour les deux hommes de concrétiser en actes l’estime voire l’admiration réciproque qu’ils ont affiché à plusieurs reprises dans les médias ? A lire la presse officielle russe, la réponse est sans équivoque : “Le dialogue entre les deux personnes les plus influentes du monde est ouvert”, titre le quotidien en ligne Vzgliad. Selon ce titre, réputé proche de l’establishment politique russe, Vladimir Poutine et Donald Trump ont aussi autre chose en commun : ils sont tous les deux également haïs par les “élites globales” qui voient en eux une menace pour leur emprise sur le monde.

Rumeurs sur une levée des sanctions

Le quotidien populaire Moskovski Komsomolets livre des détails supplémentaires sur ce “sommet téléphonique” : côté américain, Donald Trump a fait savoir que le vice-président Mike Pence sera également présent alors que, côté russe, le président Poutine sera seul, a précisé son porte-parole Dmitri Peskov. Le coup de fil de Maison blanche est attendu à Moscou aux alentours de 20h (18h à Paris), poursuit le journal.

Bien évidemment ce qui intéresse le plus les médias russes sont les sujets qui seront abordés lors de cet échange ; tous spéculent sur un éventuel allègement, voire la levée pure et simple, des sanctions américaines à l’égard de Moscou prises suite à l’annexion de la Crimée en 2014. La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre à Washington comme à Moscou. Selon un autre quotidien à grand tirage russe, Komsomolskaïa Pravda, c’est un think tank américain, l’Atlantic council, qui en est à l’origine. Le quotidien The Guardian de Londres souligne, quant à lui, que la nouvelle administration américaine souffle le chaud et le froid sur la question. Pour une fois très prudent, Donald Trump a estimé qu’il était “trop tôt” pour parler d’une levée des sanctions alors que sa conseillère Kellyanne Conway confirmait à la presse que le sujet était “à l’étude”.

Moscou : “Ce n’est pas notre problème”

Côté russe, Vzgliad affirme avec beaucoup d’aplomb que les discussions porteront sur les guerres en Syrie et en Irak, sur l’Ukraine, l’Europe et l’Extrême-orient mais certainement pas sur une levée des sanctions, tout simplement parce que Vladimir Poutine ne compte pas un seul instant soulever la question. “Sa position est on ne peut plus claire : les sanctions sont un problème pour les pays qui les ont décidées et non l’inverse. Nous n’allons pas mener des négociations en ce sens, tout comme nous n’allons faire aucune concession. C’est comme ça : c’est vous qui avez adopté ces sanctions, maintenant c’est à vous de trouver comment les lever”, poursuit le journal.

Avec courrierinternational.com

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