« Décentralisation: Imbroglio autour des indemnités des délégués de quartier », Par El Hadji Yvon Mbaye Journaliste-formateur

DÉCENTRALISATION : UN IMBROGLIO AUTOUR INDEMNITÉS DE DÉLÉGUÉS DE QUARTIER.

L’acte 3 de la décentralisation -puisqu’elle est toujours d’actualité – n’a pas fini d’étonner dans son application. Les collectivités locales et leurs élus ne cessent chacun en ce qui le concerne, d’en dénoncer des dysfonctionnements et des irrégularités. Si bien qu’aujourd’hui, l’idée dégagée de l’opinion publique soit unanime : il y’ a eu une précipitation de l’État, en ce qui concerne cet acte 3 de la décentralisation.

Parmi les autorités locales, se trouve une couche socio-professionnelle dirigeante dans les quartiers, faisant fonction de  »Délégués », plus connus affectueusement sous le vocable de  » Chefs de quartiers ». Depuis belle lurette, un misérabilisme pâtent dans leurs revenus mensuels doublé d’un manque d’équité inexpliqué font le paysage de leur existence.

Pour ceux qui ne savent pas, si l’on en croît le journal officiel N° 0096 du 22 Avril 2012, il existe deux (02) catégories de Délégués de quartier : 1°) les Décisionnaires et 2°) les Statutaires.

Ils (Délégués de quartier confondus) sont nommés par Décret n° 2012-541 du 20 avril 2012, modifiant le Décret 2008-1311 du 11 Décembre 2008, relatif à l’attribution d’une prime spécifique de fonctions de Délégués de préfet dans les quartiers de la politique de la ville.

Délégués décisionnaires : Un charivari de gains

Depuis tout le temps que ces fonctions ont existé et jusqu’à l’avènement de l’alternance 2000, les délégués de quartier, mensuellement, ne méritaient que Douze Mille (12.000) francs Cfa. C’est le défunt régime qui a eu, peut-être, la magnanimité à leur égard, pour leur accorder une indemnité de Cinquante Mille (50.000) francs, à chaque fin de mois. Seulement, bizarre est que suivant les sites et départements à Dakar, l’indemnité n’est pas la même.

Les délégués de quartier décisionnaires de la ville de Dakar perçoivent, comme prévu, ces 50.000 francs, au moment où ceux de Pikine reçoivent, quant à eux,40.000 frs seulement. Quant à ceux de Guédiawaye, tenez-vous bien, n’empochent que 30.000 francs. Et ceci, depuis l’ancien fonctionnement municipal. Et, nous précisons : il s’agit des « Décisionnaires ».

Les Délégués Statutaires ou Bénévoles

Plus nombreux que leurs collègues sus-indiqués, les Statutaires sont de vrais bénévoles, au vrai sens du terme, car, ne percevant le moindre émolument. Absolument rien. Contrairement, si nous osons le souligner, à leurs collègues décisionnaires. Comment peut-on procéder de la sorte, surtout au sein d’autorités remplissant les mêmes fonctions?

Si ce ne sont pas les quelques Deux cents (200) francs ramassés, par ci, par là, quotidiennement, à la délivrance aux citoyens, de certificats de domicile, aucun sou ne provient du patronat communal. Surtout en ces temps de ce fameux acte 3, où chaque commune gère ses finances, voire ses gains et dépenses. Les pauvres Statutaires se contentent d’un joli drapeau aux couleurs nationales, haut perché au portail de leur domicile.

Si distribuer des convocations de la police ou de la gendarmerie aux populations, réconcilier de temps à autre des habitants s’entre-déchirant ou qui se chamaillent, dispatcher aux hommes, femmes et enfants du terroir des dons matériels et financiers provenant de certaines actions humanitaires, et, évidemment, établir et délivrer des certificats de domicile, sont les tâches affectées officiellement à l’ensemble des délégués de quartier, pourquoi alors ne pas les mettre au même pied d’égalité en revenus ?

Une telle injustice pousse les délégués banlieusards aux questions suivantes : est-ce que les prix du kilogramme de riz, de l’oignon, de la tomate ou le coût du litre d’huile, ne sont pas les mêmes dans tout le pays? Est-ce que l’Etat aurait accordé un pouvoir d’achat meilleur pour ceux qui vient en banlieue? Quel est le mobile alors, de ces disparités d’honoraires, entre autorité citadine et son collègue de la banlieue?

Nous espérons qu’il est grand temps de remédier à ce mal. Qui n’est que l’expression d’une autre mauvaise gouvernance . Où est donc cette justice sociale tant prônée par les tenants de ce nouveau régime? Trop d’embûches dans la façon de faire de nos dirigeants. Lesquels ne savent plus vraiment où poser le pied.

Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Tel: 77 179 19 38
E-mail : « olympress45@yahoo.fr

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