Criminologie – Ötzi : des détectives résolvent un mystère vieux de plus de cinq mille ans

Les techniques actuelles de la police scientifique ont permis de reconstituer les dernières heures de la vie d’Ötzi – le célèbre “Homme des glaces” retrouvé dans les Alpes en 1991 – il y a cinq mille trois cents ans. Le New York Times relate ces investigations, qui semblent confirmer son assassinat d’une flèche dans le dos.
Quand l’inspecteur Alexander Horn, de la police de Munich, a été contacté par le Musée archéologique de Bolzano, en Italie, il ne s’attendait pas à devoir résoudre un cas si ancien. Sa mission ? Découvrir les causes de la mort d’Ötzi, cet homme dont la momie a été parfaitement préservée dans la glace pendant des milliers d’années, découverte en 1991 dans les Alpes et aujourd’hui conservée par le musée italien.

Il y a dix ans, l’utilisation des rayons X avait déjà permis d’émettre l’hypothèse qu’Ötzi était mort d’une flèche dans le dos. “Armé de toute une série d’informations scientifiques réunies par les chercheurs, l’inspecteur Horn est aujourd’hui parvenu à reconstituer un tableau remarquablement précis de ce qui est arrivé à l’Homme des glaces en ce jour fatal des environs de 3 300 avant J.-C. dans les Alpes de l’Ötztal”, écrit The New York Times.

Techniques avancées et disciplines exotiques

On sait que l’homme mesurait environ 1,65 mètre, pesait dans les 50 kilos, qu’il avait les yeux marron et des cheveux brun sombre. Il devait avoir 45 ans, à six ans près, “un âge respectablement vieux pour le Néolithique”, souligne le quotidien américain. Des technologies particulièrement avancées et des disciplines exotiques – comme l’archéobotanique ou la paléométallurgie – ont été employées pour tenter de comprendre ce qui s’est produit.
D’après l’inspecteur Horn, Ötzi aurait été impliqué dans une violente altercation dans son village, un ou deux jours avant sa mort. Il en serait sorti vainqueur. Plus tard, il aurait installé un campement en altitude. Et “environ une demi-heure avant sa mort il prenait un vrai repas [cuit]”, note l’inspecteur. “Si vous êtes dans l’urgence et que vous essayez de fuir quelqu’un qui essaie de vous tuer ce n’est pas la première chose que vous faites”, ajoute-t-il.

La volonté de tuer

Positionné à une distance d’environ 30 mètres, le tueur lui a décoché une flèche dans le dos. “Son but était clairement de le tuer et il a choisi un tir longue distance. Il a peut-être tiré les conséquences de ce qui s’est passé un ou deux jours auparavant, détaille Horn au New York Times, cela ressemble beaucoup à ce que nous voyons aujourd’hui. La plupart des homicides ont des motifs personnels, font suite à des violences et des escalades de violence.”

En revanche, il y a peu de chance que le coupable soir retrouvé… “Tant dans la vie que dans la mort, l’Homme des glaces semble étrangement familier à ses descendants modernes”, souligne au New York Times Katharina Hersel, directrice adjointe du musée où est conservé Ötzi. Elle conclut :

« On continue de se tuer les uns les autres, peut-être n’y a-t-il pas eu tant d’évolution que ça après tout.”

Avec courrierinternational.com

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