Crash d’EgyptAir : Les boîtes noires toujours introuvables mais activement recherchées

Les recherches se poursuivent ce dimanche pour retrouver les boîtes noires du vol MS804 qui s’est abîmé en mer jeudi. Leur découverte permettrait sans doute de savoir si l’avion a été la cible d’un acte terroriste ou victime d’un incident technique.

Les recherches ont repris dimanche 22 mai en Méditerranée trois jours après le crash du vol MS804 d’EgyptAir pour localiser les précieuses boîtes noires qui aideront à trancher entre la thèse de l’accident et celle de l’acte terroriste.

Les navires et avions scrutant la mer entre la Crète et la côte nord de l’Égypte cherchent aussi à récupérer les corps des 66 occupants de l’avion, dont 30 Égyptiens et 15 Français. Un sac à dos d’enfant rose orné de papillons, un petit morceau de carlingue déchiqueté, des revêtements de sièges déchirés et un gilet de sauvetage font partie des premiers débris repêchés, selon les photos publiées samedi par l’armée égyptienne.

Mais les enregistreurs de vol, ou boîtes noires, n’ont pas encore été repérés. Le « ping » des balises des deux enregistreurs n’émettra que 4 à 5 semaines dans l’eau, avant que leurs batteries ne soient épuisées.

Absence de revendication

Dans l’attente de leur découverte, l’émission d’alertes signalant de la fumée à bord quelques minutes avant que l’appareil ne chute semble réhabiliter la thèse de l’incident technique. Samedi, les enquêteurs ont en effet révélé que le système automatisé de l’appareil a émis, près de trois minutes durant, des alertes signalant de la fumée notamment à l’avant de l’appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol. Rien n’exclut, selon les spécialistes, que la fumée soit la conséquence d’un incendie volontaire.

Jusqu’à vendredi soir, le gouvernement égyptien mais aussi la grande majorité des experts interrogés par les médias penchaient pour la thèse de l’attentat, six mois après l’explosion d’une bombe à bord d’un avion de touristes russes qui venait de décoller d’une station balnéaire égyptienne. Cet attentat avait entraîné la mort de 224 personnes et avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe État islamique (EI).

Or, plus de trois jours après le drame du Paris-Le Caire, il n’y a eu aucune revendication.

Aucune hypothèse privilégiée

La France a dépêché un patrouilleur de haute mer doté d’équipements utiles pour la recherche des « boîtes noires » qui devrait arriver sur zone dimanche ou lundi. Mais des spécialistes ont averti que ces équipements étaient inopérants pour détecter et récupérer les boîtes noires si elles sont immergées à plus de 2 000 m de profondeur, ce qui pourrait être le cas dans cette zone de la Méditerranée. Il faudrait alors recourir aux bateaux de compagnies spécialisées.

« Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l’accident tant que nous n’avons retrouvé ni l’épave, ni les enregistreurs de vol », a répété samedi à Paris le porte-parole du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), qui a dépêché en Égypte trois enquêteurs, aux côtés d’un expert d’Airbus.

« Toutes les hypothèses sont examinées et aucune n’est privilégiée », a renchéri samedi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, après avoir rencontré les familles de victimes.

Avec AFP

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