Bruxelles inflige à Google une amende de 2,42 milliards d’euros pour concurrence déloyale

Le géant américain a illégalement favorisé son propre comparateur de prix, Google Shopping, en le faisant remonter dans les premiers résultats lors des recherches en ligne, estime Bruxelles.
Après une enquête de sept ans, la Commission européenne a imposé, mardi 27 juin, une amende record de 2,42 milliards d’euros à Google pour abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche.
Selon Margrethe Vestager, la commissaire chargée de la Concurrence, Google a favorisé “son propre service de comparaison de prix [Google Shopping] dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents”, précise la Commission dans un communiqué. L’entreprise a ainsi “empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d’innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d’un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l’innovation.”

Si le montant de l’amende semble important – le précédent record était détenu par Intel, qui, en 2009, avait dû payer 1,06 milliard d’euros –, la note aurait pu être encore plus salée, signale Quartz. “Selon les règles européennes, l’amende maximum en cas de violation des règles de concurrence peut atteindre 10 % du chiffre d’affaires annuel”, explique le site américain. Soit, en l’espèce, 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), si l’on se base sur l’activité de la maison mère de Google, Alphabet, qui a engrangé 90,3 milliards de dollars de recettes en 2016, – et dégagé un bénéfice net de 19,5 milliards de dollars.
Avec cette décision, “Margrethe Vestager s’impose encore plus fortement comme la responsable antitrust la plus combative au monde”, commente le Washington Post. Il y a presque un an, rappelle le quotidien américain, la commissaire avait estimé qu’Apple avait bénéficié, en Irlande, d’aides d’État illégales.

Google a maintenant 90 jours pour rectifier le tir, sans quoi il sera soumis à des astreintes pouvant atteindre 5 % du chiffre d’affaires moyen réalisé quotidiennement au niveau mondial par Alphabet. Le groupe a annoncé, mardi, qu’il allait étudier la possibilité de faire appel.

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