Avis d’inexpert : Où est la preuve des faits ? , Par Jean Meissa Diop

Un reporter a soutenu avoir vu entre les mains de « journalistes de la presse étrangère » (sic), bien avant l’ouverture de la séance du 23 mars, une copie du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite avant même que cette dernière ne donne le prononcé officiel de son délibéré condamnant Karim Wade et ses co-accusés, le 23 mars dernier ! Pape Ndiaye est si sûr de son vécu qu’il en a témoigné à l’émission Petit-déj sur Walf Tv. Mais, on ressent forcément un certain malaise face à une révélation dont la véracité en rajouterait au discrédit que les adversaires de la Cour de répression de l’enrichissement illicite tentent de jeter sur une juridiction controversée.

Le fait (s’il est vrai) est tellement insolite que des organisations de défense des droits de l’homme auraient tenté de s’engouffrer dans cette brèche ouverte par un journaliste dont le comportement lors d’une phase de collecte de l’information n’est pas du tout exempt de reproche. Témoin d’une telle étrangeté (la détention d’un document supposé être en la possession exclusive et confidentielle d’une cour de justice), le reporter n’a pas cru aller au-delà du simple constat personnel. Que n’a-t-il demandé à ses confrères où ils se sont procuré le document afin d’en avoir, lui aussi, une copie ? Ou, à défaut de cela, pourquoi n’a-t-il pas demandé à ces journalistes comme lui où ils ont pu entrer en possession d’une telle exclusivité ? En tout cas, dans son témoignage, il ne le dit point ; il ne dit rien de ses propres négligences et défaut de curiosité professionnelle qui lui aurait permis d’avoir un scoop, un vrai ! Et il en aurait tellement facilité la tâche aux Ong de défense de droits de l’homme et aurait apporté une preuve que la Crei est une juridiction fantoche. Mais, le chroniqueur judiciaire n’a rien fait de tel, il n’a pas eu cette curiosité qui est une des qualités que doit avoir le reporter. Il affirme avoir vu le document, mais sans en apporter la preuve.

Problème de vérification d’une information aussi que cette affirmation péremptoire que « Toussaint Manga a été kidnappé ». Là non plus, le journaliste ne précise pas qui est l’auteur de l’enlèvement. Mais, on suppose que le journaliste faisait allusion à l’interpellation du jeune leader libéral par la gendarmerie ou la police pour avoir été l’auteur d’actes répréhensibles ayant consisté à brûler des pneus pour protester contre le verdict de la Crei. « De sources proches de l’enquête, écrit le portail internet « Dakaractu.com », Toussaint Manga et sa bande « ne savaient pas qu’ils étaient étroitement surveillés et que leurs moindres faits et gestes scrutés ».
« Les images ont fini de faire le tour de la toile. Ils ont érigé partout des barricades, brûlés des pneus, lancé des projectiles etc… Bref, il leur est reproché des actes de vandalisme qui consistent à détruire, dégrader, détériorer volontairement le bien d’autrui, pour son seul plaisir ou dans un but de nuisance », souligne Dakaractu.om

Accuser une force publique agissant sur ordre et sous le contrôle d’une autorité judiciaire est d’autant plus grave que le kidnapping est un acte, en principe illégal, infâmant. Wikitonnaire (dictionnaire en-ligne), le définit comme une « action qui consiste à s’emparer de quelqu’un et à le détenir, contre sa volonté, généralement par la force, souvent dans l’intention d’échanger la victime contre une rançon ou une compensation en nature (libération de prisonniers, fourniture d’armes, impunité pour certains chefs d’État ou criminels). Le kidnapping peut aussi être réalisé sans perspective de libérer la victime, notamment dans le but d’obtenir certains avantages d’ordre sexuel.
Lorsque le but de l’enlèvement est politique ou qu’il a lieu dans un contexte guerrier, on parle de prise d’otages. Lorsque la personne est privée de liberté contre son gré en dehors de toute autorité légale, on parle de séquestration, la personne séquestrée n’étant pas forcément enlevée (cas par exemple d’une personne retenue prisonnière dans un lieu alors qu’elle y était venue librement). »

Est-ce la démarche et l’objectif qu’ont eu les auteurs de l’interpellation de Manga et Cie ? Attention donc à l’usage des mots et à leur valeur. C’est pas l’avoir pas su ou voulu le savoir que le jeune wadiste Mamadou Lamine Massaly s’est retrouvé en prison après avoir accusé la gendarmerie de faits infâmants (« j’ai été kidnappé » alors qu’il a été convoqué en bonne et due forme par la section de Recherches de la gendarmerie nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, Massaly en rajoute à la gravité en affirmant avoir été « torturé »). Et c’est plus que la maréchaussée et sa hiérarchie ne pouvaient accepter et ont saisi la justice.

Dans le genre narcissique, les journalistes et les avocats sont difficiles à égaler. Dans les écrits des premiers ont lit de temps en temps des flagorneries du genre « notre excellent confrère ». La même appréciation a été faite et entendue au moins quatre fois de la bouche des avocats participant à l’émission « Condamnation de Karim : le jour d’après » de la chaîne Tfm, le 23 mars et animée par Mamadou Ibra Kane. « Mon excellent confrère », ont dit des débatteurs avec une ostentation et une insistance à vous dégoûter de ces termes. Finalement, personne n’est médiocre ? Quand on flatte à ce point un confrère, ne serait-ce pas dans l’espoir à peine secret qu’il vous renvoie l’ascenseur de cette clause de style dès que l’occasion se présenterait ? Une certaine humilité ne gâcherait en rien la conduite des uns et des autres.

3 COMMENTAIRES
  • Badolo cie Néwdolé

    On dirait que il a lu Mamadou et Binata ?

  • Badolo cie Néwdolé

    Un vrai lettré !!!

  • nangou

    En tous cas ce prétentieux Pape Ndiaye gagnerait a être moins présomptueux. Presque chaque matin on le voit dans la tribune de Sidy Lamigne débiter ses bêtises
    A croire que tous les magistrats devraient se rapprocher de lui afin qu'il leur apprenne a bien dire le droit.
    On aura tout vu dans ce Pays

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