« Au bal des intérêts, le coq est le cavalier du lion », Par Abdourahmane Diène

Quelques jours seulement après la visite du premier ministre français Manuel Valls, c’est au tour de Bernard Cazeneuve, tout puissant ministre de l’Intérieur de la France de bénéficier de la Téranga sénégalaise. En l’espace de quelques jours, la France a envoyé ses hommes forts pour témoigner à nouveau aux Sénégalais que les deux peuples entretiennent d’excellentes relations.

La preuve, Bernard Cazeneuve a été élevé au rang de chevalier. Je n’aime pas trop cette image de l’Afrique qui courbe l’échine devant l’Occident.

Je ne comprends pas pourquoi lorsque de simples ministres français foulent le sol de la capitale sénégalaise, on oblige les Dakarois à réduire leurs activités. De l’aveu du directeur de la Rfm Alassane Samba Diallo, il est venu en retard à son lieu de travail à cause de la kyrielle de policiers et gendarmes déployée. Pourtant, lorsque nos chefs d’État se rendent à l’Élysée c’est presque anodin!

Je me demande bien si la colonisation a bien agonisé aux premières lueurs des indépendances. Thomas Sankara aurait-il mené un combat vain? Allait-il se reconnaître dans cette configuration politique? Est-ce un hasard si ces juxtapositions de visites coïncident avec le moment où on parle de pétrole au Sénégal?

En fait, d’après ce que l’on voit les leaders sénégalais ne sont pas aptes à bien gérer ces ressources. L’or noir est une patate chaude entre les mains de nos gouvernants. Alors la France doit nous venir en aide.

Alors en guise de reconnaissance, le président Macky Sall décore Bernard Cazeneuve au nom du peuple sénégalais. Seulement, moi je me soustrais de ceux-là.
Je suis un lion et chez nous en Afrique, l’Afrique de Sankara, c’est le lion qui dicte sa loi au coq.

Neocolonialisme ad vitae eterbam.

Abdourahmane Diène
Professeur de Lettres modernes