Attaque d’un policier devant Notre-Dame : une lettre d’allégeance retrouvée

L’agresseur d’un policier devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, mardi 6 juin, avait prêté allégeance à l’organisation Etat islamique dans une vidéo désormais entre les mains des autorités, selon l’Agence France-Presse. Les ministres ne parlent cependant pas encore de terrorisme. Au lendemain des faits, le porte-parole du gouvernement a évoqué la piste d’un «acte isolé».

Dans une vidéo retrouvée lors d’une perquisition à son appartement – une location à Cergy, dans le Val-d’Oise -, l’individu qui a attaqué un policier mardi devant Notre-Dame prête allégeance à l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP. L’agresseur a été placé ce mercredi en garde à vue à l’hôpital. Il avait été blessé au thorax par un tir de riposte de la police.

Depuis, son profil se dessine. Celui d’un homme de 40 ans dont le parcours laisse les enquêteurs perplexes. Né en Algérie en 1977, Farid I. était arrivé en France en 2014 pour préparer une thèse en sciences sociales et communication à l’université de Lorraine, dans l’est du pays. Son sujet : « Comment les médias algériens couvrent les élections dans les autres pays en glissant des remarques pour décrypter la société algérienne et passer outre la censure ».

Rien dans sa vie n’avait laissé transparaitre une quelconque radicalisation. Avant sa thèse, c’est en Suède qu’il avait fait des études de journalisme. Une licence qui lui avait permis de travailler à la radio suédoide et pour le journal algérien El Watan. Il « n’avait, à aucun moment, donné de signe », selon le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Et d’expliquer que toutes les indications confirmaient la piste d’un « acte isolé ».

Son directeur présumé de thèse, Arnaud Mercier, s’est exprimé sur l’antenne de la chaîne de télévision BFMTV. Il n’y avait chez le suspect « aucun signe extérieur d’une adhésion excessive à l’islam », a-t-il dit. L’étudiant « que j’ai connu est aux antipodes de tout ce qu’on décrit », relate ce professeur en sciences de l’information. « Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de liberté de la presse. »

Arnaud Mercier explique ne l’avoir « jamais entendu prononcer le moindre mot de haine vis-à-vis de quiconque ». « Il était doux comme un agneau », ajoute-t-il. « Mon dernier contact a eu lieu en juin 2016. Je lui avais renvoyé un mail en novembre pour le relancer, il n’a pas répondu, ce qui n’était pas dans ses habitudes », précise enfin le professeur Mercier.

En somme, la description qui ressort du cas de Farid contraste avec la violence de l’attaque perpétrée mardi devant Notre-Dame, au cœur de Paris. Au moment où il frappait le policier au marteau, l’agresseur aurait lancé : « C’est pour la Syrie ». Une source proche de l’enquête, citée par l’Agence France-Presse toujours, précise que Farid se serait présenté comme un « soldat du califat ».

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