Alain Giresse sur le clash entre Neymar et Cavani: «Le Brésilien n’est pas encore le Big Boss du Psg»

Alain Giresse, champion d’Europe 1984 et ancien coach du PSG en 1998, livre son analyse sur l’accroc survenu entre les deux attaquants du PSG.

Son analyse de la situation : «Ça ne m’a pas remué outre mesure car ce n’est pas la première fois que l’on voit ça. Ce n’est pas courant, mais ça arrive. Je me souviens que Laurent Blanc avait bien géré ces situations quand il était à la tête de l’équipe. Peut-être qu’il y avait moins de personnalités et de joueurs marquants … Pas sûr, avec Ibrahimovic, il était sacrément servi (rires). Il n’y a pas un joueur avec une telle présence dans l’effectif du PSG cette saison. Ibra ne laissait la place à personne. A Paris cette année, on se demande comment le coach va faire pour satisfaire tout le monde. Ce n’est pas si évident. Le «à toi à moi», avec Ibra ça ne se passait pas comme ça. Jamais personne n’est venu l’embêter. Qu’est-ce que ça traduit ? Neymar a-t-il cette autorité naturelle ? Pas tout à fait car il n’a que 25 ans et n’a pas encore cette dimension du big boss du PSG comme on peut l’entendre. A savoir sur et en dehors du terrain.»

L’attitude de Cavani : «C’est un carnassier, obnubilé par le but. Dimanche, les attaquants n’ont pas eu d’occasions de marquer et donc un coup de pied arrêté, c’est une offrande pour des garçons comme ça. Cette situation est liée au match car ils n’ont pas été brillants. Ils ont sauté sur l’occasion. Et là, il faut être vigilant, ce n’est pas facile pour le coach de gérer ça. Cavani rentre au vestiaire et boude car il ne marque pas le penalty, pas parce qu’il est vexé par Neymar. Le jour ou Paris va gagner 5-0, il rentrera au vestiaire en boudant. Pas par rapport à l’équipe, mais par rapport à lui. C’est un obsédé du but. J’ai connu un buteur qui s’appelait Bernard Lacombe, j’ai passé des années avec lui. Après le match, s’il n’avait pas marqué, il était à prendre avec des pincettes. Les buteurs sont d’une race et d’un monde à part.»
L’attitude de Neymar : «Son talent et potentiel sont reconnus par tout le monde. Dimanche, il n’a pas été bon et il doit prendre conscience, qu’après son arrivée en fanfare, il n’aura plus de cadeau de la part des autres joueurs et ce ne sera pas porte ouverte à tous les matches.»
Le penalty controversé : «Neymar part comme un avion après la frappe. S’il est dans la bouderie, il se met derrière et ne va pas faire cette course. Au contraire, là il prouve qu’il a faim et veut marquer à tout prix. Celui qui râle, il ne va pas avoir cette attitude.»
La gestion d’Emery : «Je ne pense pas que le coach va dire, «c’est comme ça et pas autrement». Il connait ses joueurs et le vestiaire. Le public et les observateurs non. Il doit faire preuve d’intelligence, de diplomatie et de psychologie. Après, le vestiaire peut régler ce genre de problèmes. Le capitaine (Thiago Silva) peut par exemple intervenir. Personnellement, j’ai été capitaine des Girondins des années, j’ai été amené à gérer des situations similaires. J’étais légitime, reconnu pour mon capitanat, ça faisait partie de mon domaine de compétences. Le capitaine a des discussions avec le coach que les autres joueurs n’ont pas. C’est une façon de traiter le problème en douceur sans donner trop d’importance. En agissant de la sorte, Unai Emery dédramatiserait une situation qui n’a rien de problématique. A Paris, tous les feux sont au vert, qu’est-ce qu’ils vont s’embêter avec un épiphénomène. Il faut en rigoler plutôt que de se regarder en chien de faïence.»

Avec Sport 24

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