35% des Français se disent racistes, selon un rapport de la CNCDH

35% des Français se disent racistes, selon un rapport de la CNCDH - Un homme sur un lit - Paris

La parole raciste s’est banalisée l’an dernier, notamment à l’égard des musulmans et des Roms, analyse un rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie publié mardi.

Roms et musulmans pâtissent d’une image de plus en plus négative, selon le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie publié mardi. « Sur le long terme, le racisme en France diminue, le temps des ratonnades est révolu, mais le racisme qui se développe aujourd’hui est plus sournois et n’est plus réservé aux franges extrêmes. Il pénètre toutes les couches de la société », a commenté à l’AFP Christine Lazerges, présidente de la CNCDH.

« Les boucs émissaires aujourd’hui sont d’abord les Roms qui ont été stigmatisés, y compris par le gouvernement, et ensuite les musulmans arabes », a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse. Preuve de ce « climat préoccupant », davantage de Français assument être racistes, selon un sondage de l’institut BVA pour la CNCDH auprès d’un échantillon représentatif de 1.026 adultes: 9% se disent « plutôt racistes » (+2 points par rapport à 2012) et 26% « un peu racistes » (+4 points).

85% des sondés pensent que les Roms exploitent très souvent les enfants

Ils sont aussi plus nombreux à considérer que l’intégration des immigrés fonctionne mal (63%, +7 points par rapport à 2012). L’islam est la religion la moins positivement connotée et 80% des sondés estiment que le port du voile pose problème pour vivre en société. Les Roms migrants pâtissent d’une image extrêmement négative: 85% des sondés pensent qu’ils exploitent très souvent les enfants (+10 points par rapport à 2012) et 78% qu’ils vivent essentiellement de vols et de trafics (+7 points).

L’indice de tolérance, calculé à partir d’une série de questions posées aux sondés, recule pour la quatrième année consécutive. Ces résultats révèlent un « refus croissant de l’autre différent » mais dévoilent aussi une « défiance vis-à-vis d’un antiracisme perçu comme censeur ». La présidente de la CNCDH note d’ailleurs que « les associations antiracistes ont beaucoup plus de peine à susciter du soutien ».

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