« 2016/2017 : Quand un référendum renforce une Real-Politik », Par Elhadj Yvon Mbaye journaliste-formateur

Le Président de la République a pris, par devers lui-même, la responsabilité historique d’organiser un référendum en Mai 2016, afin de réduire son mandat de 7 à 5 ans. L’étiquette du grand démocrate oblige! et pourtant, avouons-le, la majorité de son entourage politique est en train de grincer les dents face à une telle épreuve.

Certainement, comme essaie de l’expliquer une minorité agissante autour du premier magistrat du pays, ce dernier n’aurait pas la même vision qu’elle, concernant ce mandat à réduire. Ambition démesurée, risque, suicide ou aveuglement politique, conviction d’un grand démocrate?… Le questionnement est diversifié à travers des langues qui se délient de plus en plus.

Après le scrutin de cette compétition de « oui » et de « non », d’autres enseignements viendront s’afficher au devenir politique du locataire du palais de l’Avenue L. Sédar Senghor. Si au vu des futurs résultats, une certaine majorité accorde ses voix au choix d’une réduction de mandat, comme le souhaite le président et patron de l’Alliance Pour la République (Apr), deux hypothèses vont s’imposer:

1°) Acquis à la politique et à tout ce que fait, dit ou propose le Chef de l’ Etat, les sénégalais ont répondu positivement au vœu du futur candidat sortant en 2017, en votant « OUI »;

Ou

2°) Ayant hâte de se débarrasser d’un dirigeant qui aurait déçu la majorité de son peuple qui l’eut pourtant bellement élu à 65% de suffrages, le peuple a voté « OUI ».
A partir de ce moment, pour dégager l’hypothèse plausible et convaincante, entre ces deux virtualités sus-citées, il nous appartiendra de convoquer la Réal-politique dans tout son contenu.

Réal-politique et Réalités sociales

Comme des sœurs siamoises, la réal-politique et les réalités sociales font un et indivisibles. Le quotidien « L’Observateur » du Samedi, 21 Mars 2015, nous a livré une interview de ce sénégalais, technicien en Finances, aménageur-développeur, et de surcroît frangin de madame Marième Faye Sall, la première dame de notre pays. L’interlocuteur du journaliste Fara Ndiaga Ndiaye n’a fait que renforcer notre conviction. Sur un Sénégal qui n’avance pas.

Et, ne dit-on pas, < < Qui n'avance pas recule>>. M. Ibrahima Faye – puisque c’est de lui qu’il s’agit-, beau-frère de Macky Sall, dans une franchise intellectuelle d’homme averti, a déclaré < < Si Macky veut prétendre à un 2ème mandat, il faut qu'il se débarrasse de lobbies d'affaires et politiques>>. Qui seraient-ils à notre compréhension? that is the question, disent las anglais!

Et ensuite, pour corroborer cette langue de chat émise sur ces faramineux et pompeux chiffres, émanant de calculs d’épicier de ses technocrates l’entourant, (les innombrables projets et promesses du PSE), ce parent du couple présidentiel de renchérir : < < la vie est encore très chère au Sénégal, mais le président est bombardé de chiffres officiels peu fiables>>. Paroles d’un connaisseur. Face à ce Sénégal dont la morosité économique engendre une souffrance d’existence jamais connue des populations, seule une inintelligence sociologique ne cesserait de véhiculer cet insignifiant verbiage, comme quoi  » TOUT VA BIEN ».

Un point de vue revendiqué par des politiques, politiciens et autres laudateurs apéristes et » yakaristes ». Seulement, les sages n’ont jamais cessé d’enseigner  » Qui ne veut pas voir le soleil, pourquoi s’évertuer à le lui montrer ». C’est pourquoi, nous reprenons une phrase d’une icône sénégalaise qui n’est plus de ce monde < < Les Sénégalais sont fatigués>>, pour y ajouter < < de leurs dirigeants actuels>>.

Échéances futures

Les deux années à venir portent l’empreinte d’une période de compétitions électorales : un référendum donc en 2016, et, une présidentielle en 2017. Et, si nous analysons ce schéma politico-politicien qui fait actuellement le paysage politique de notre cher Sénégal, nous nous permettrons de prédire d’ores et déjà une élection de 2017 extrêmement lugubre pour Macky. Car, face à un front aussi riche de l’opposition, il est impossible aujourd’hui d’enregistrer, dès le 1er Tour, la victoire d’un candidat.

Lors de notre dernière publication, dans ce même site, nous avions mis l’accent sur cette ambitieuse brochette de leaders politiques, pouvant et obstruer et barrer la route au candidat sortant, et, de l’amener vers un 2ème Tour aujourd’hui incontournable. Du candidat du Ps à celui du Pds, en passant par une dissidence de Gakou ou par le coriace Idrissa Seck, de même que l’homme de terrain Pape Diop, sans oublier d’autres intentionnés à l’image de Baldé le sudiste, rien n’est encore joué.

Que la majorité présidentielle se retrousse les manches, pour répondre aux besoins des populations, et ainsi, avoir le courage et l’humilité de reconnaître le chemin emprunté. car, jusqu’à nos jours, tout ce qu’elle dit et soutient avoir réalisé, ne se reflète guère dans le panier de la ménagère. Voire dans le quotidien du citoyen ordinaire.

Le Parti Démocratique Sénégalais (Pds)

Il reste la cheville ouvrière de l’ensemble de l’opposition. Des statistiques officielles des dernières élections législatives, près de 600.000 voix lui ont été attribuées. Un chiffre à méditer par et pour l’adversaire au pouvoir. Des tracasseries judiciaires, des arrestations, des emprisonnements, des interdictions de sorties du territoire et autres démissions de responsables et militants de bases ne l’ont pas départi de son statut de fer de lance, pour se battre. Pour faire face à un régime qui tient, comme à la prunelle de ses yeux, à un second mandat de leur leader. Et ceci, dès le 1er Tour de 2017. Enfin! puisque « Impossible » n’est pas sénégalais, l’avenir nous dira.

Les « bleu-jaunes » de cette formation libérale, qualifiée de dure à cuire, ont confirmé lors des dernières élections locales, une implantation remarquée dans presque tout le pays; dans des contrées comme : le Baol ( Touba, Mbacké, Diourbel, Bambey), à l’Est ( Kédougou), au Nord (St-Louis, Dagana et dans les départements de Matam), au Sud ( Bignona, Sédhiou et environs), dans la bassin arachidier ( Ginguinéo, Koungheul), et quelque part dans pas mal de contrées à Dakar et banlieue, Pikine et entourage et à Rufisque. Donc, un adversaire plus que de taille, mais monstre.

Mansour Sy Djamil (Bëss du Niak), M. Lamine Diallo (Tekki), Ibrahima Fall (Taxaw Temm)…..

Trois leaders politiques tournant complètement le dos au populisme préféré de leurs pairs, por s’accrocher à une efficacité d’un travail politique de sensibilisation auprès des populations. Du monde derrière Mansour Sy Djamil, nul ne pourrait le contester. Jouissant de quatre (04) députés au parlement, d’un nombre impressionnant de collectivités locales et d’élus locaux, en voiulà un qui travaille dans l’ombre.

Avec le pragmatisme d’expert financier doublé d’un statut de grand homme religieux. Bien étant dans Ben Bokk Yaakar, ceci ne l’a jamais empêché, à chaque fois qu’il en est de besoin, de rappeler ses « amis » de même coalition, à l’ordre. Son éventuelle candidature gênerait. Les observateurs le considèrent comme la faiseur de roi le mieux placé parmi tant d’autres. A Macky Sall de faire bien attention, quant à cet allié.

Mamadou L. Diallo est à la tête du parti « Tekki », un membre bizarre de B.B.Y. – Souvent en contradiction notoire avec ce camp du pouvoir dont il fait partie. Président d’une Commission parlementaire dès la première législature, avec le groupe De B.B.Y., il été défait. Son franc-parler, ses connaissances technico-économiques avérées, ses interventions amères, font que beaucoup de ses collègues de la majorité ne le portent pas dans leur cœur. très pointé du doigt. De toute façon, sa position aujourd’hui politique d’allié, avec un pied dehors, nous fait penser à une possibilité sans ambages d’une candidature en 2017.

Plus universitaire, plus intellectuel de haut niveau qu’homme politique, Ibrahima Fall de Taxaw Temm, n’a pas encore dit son dernier mot. Une carte de visite généalogique lui est favorable dans le Sénégal des profondeurs.Descendant du Cayor et du Baol, de familles religieuses et royales, de tels paramètres sociaux et une meilleure politique de communication, devraient lui permettre de revenir cette fois-ci mieux armé.

L’arène 2017 s’annonce alléchante, sous réserve d’un référendum favorable au Président Macky Sall, via, le peuple Sénégalais.

Elhadj Yvon Mbaye
journaliste-formateur
tel: 7717919 38
E-mail: olympress45@yahoo.fr

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